Dernièrement, le Canada a noté une hausse inquiétante des crimes d’exploitation sexuelle d’enfants en ligne. Depuis le début de la pandémie, une étude indique un taux d’augmentation de 88% des signalements liés à la sextorsion et d’autres types d’exploitation d’enfants en ligne [1].
Les risques associés au sextage (autoexploitation juvénile) et la sextorsion sont réels et les écoles peuvent contribuer à la prévention, au repérage, au signalement et à l’accompagnement des jeunes.
Selon le Centre canadien de protection de l’enfance, les écoles ont un rôle important à jouer face à l’autoexploitation juvénile parce que :
- les problèmes découlent souvent de conflits entre élèves;
- les écoles ont le devoir de sensibiliser les jeunes, d’influencer leurs opinions et de forger leurs valeurs concernant l’utilisation des médias sociaux;
- l’autoexploitation juvénile a souvent des effets très néfastes sur la vie scolaire, que l’incident se soit produit à l’école ou ailleurs.
Vous trouverez ci-dessous de l’information et des ressources pour sensibiliser, prévenir, intervenir, soutenir et référer les élèves à l’égard du sextage, de la sextorsion et de la cyberviolence sexuelle.
Comprendre d’abord de quoi il s’agit
Le sextage ou l’autoexploitation juvénile est une pratique très risquée qui consiste à créer, envoyer, publier ou recevoir des messages, des photos ou des vidéos à caractère sexuel par voie électronique (texto, application mobile, courriel, etc.) [2][3]. Le terme sexto fait référence au contenu et aux images intimes (partiellement ou entièrement nues ou se livrant à un acte sexuel).
La sextorsion (extorsion par le sexe) est une tentative de chantage par laquelle une personne menace d’envoyer ou de publier des images à caractère sexuel d’une autre personne si celle-ci refuse de lui donner de l’argent, de lui envoyer d’autres images ou de faire autre chose qu’elle demande. De nombreuses tactiques de sextorsion sont utilisées contre les jeunes [4].
La cyberviolence sexuelle se réfère des actes et des comportements sexuels non sollicités et non désirés à l’encontre des jeunes sur Internet [5].
Enjeux légaux
Plusieurs jeunes ne connaissent pas les enjeux légaux et peuvent sous-estimer les conséquences du sextage. C’est donc important de les informer.
Au Canada, les contenus à caractère sexuel, impliquant des personnes de moins de 18 ans, sont considérés comme de la pornographie juvénile. Des situations liées à des images intimes peuvent mener à différentes infractions criminelles, dont la création ou la diffusion non consensuelle d’une image intime qui est illégale [6].
Pour en savoir plus : Les lois canadiennes et Loi – Bon à savoir (AidezMoiSVP.ca).
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Promotion des relations saines
Enseigner et promouvoir des relations saines et égalitaire peut aider à prévenir l’(auto)exploitation juvénile et réduire le nombre de jeunes qui s’y livrent, en les amenant à réaliser leurs droits et leurs responsabilités [2]. Veuillez consulter les catégories Relations saines pour le personnel scolaire, les jeunes et les parents.
Ressources pédagogiques
- Trousse à l’intention des jeunes de 13 à 14 ans et de 15 à 17 ans (Gouvernement du Canada) : Matériel pédagogique pour enseigner aux jeunes ce qu’il faut faire si on est victime d’exploitation sexuelle en ligne, comment faire des choix sécuritaires sur Internet et à qui s’adresser pour obtenir de l’aide. Feuillets et livrets d’information, présentations PowerPoint et capsules vidéo.
- Dangers d’Internet : La sextorsion (Cyberaide.ca) : Information, capsules vidéo et plan de leçon détaillé incluant une présentation PowerPoint.
- Photos intimes : sextage (Jeunesse, J’écoute) : Jeu interactif de prise de décision concernant une situation de partage d’images intimes.
- Et toi, connais-tu toutes les personnes avec qui tu échanges en ligne? (Fondation Marie-Vincent) : Capsule vidéo et pistes de discussion pour initier une conversation avec les jeunes à propos de la sécurité en ligne et de la réduction des risques.
- Qu’aurais-tu fait avec la photo de Gab ? (Fondation Marie-Vincent) : Capsule vidéo et pistes de discussion pour initier une conversation avec les jeunes à propos des conséquences du partage d’images intimes, du rôle des témoins, des pistes d’action possibles, etc.
- Zones Sensibles et Guide d’accompagnement pour le personnel scolaire du secondaire (Fondation Marie-Vincent) : Jeu interactif pour les élèves, dont le Scénario 1 aborde notamment le partage d’images intimes et la pornographie.
Vous pouvez encourager les élèves et les parents à consulter :
Pour soutenir vos interventions, veuillez consulter le Guide pour les écoles : Faire face à l’autoexploitation juvénile (2e éd.) du Centre canadien de protection de l’enfance, qui vise à sensibiliser et à outiller le personnel scolaire afin de prévenir, intervenir et lutter contre la banalisation de l’autoexploitation juvénile. Voici un aperçu du contenu :
- Pourquoi les jeunes se livrent à des activités d’autoexploitation juvénile
- Les dimensions de l’autoexploitation juvénile
- Intervenir face à des incidents d’autoexploitation juvénile : À faire et à ne pas faire
- Répercussions sur les jeunes
- Recommandations aux écoles : Étapes à suivre selon la situation
- Prévention et sensibilisation
- Feuille de travail : Signalement d’incident d’autoexploitation juvénile
- Diagramme : Étapes à suivre face à un incident d’autoexploitation juvénile
- Des photos/vidéos sont publiés sans ton consentement ? (fiche AidezMoiSVP.ca)
- Le traumatisme chez les jeunes victimes d’exploitation en ligne (comment agir quand on est le premier adulte à intervenir)
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Ressources complémentaires
- Dangers d’Internet : Images intimes (Cyberaide.ca) : Information, conseils et ressources afin de savoir quoi faire dans le cas d’un partage d’images intimes ou de menaces et comment obtenir de l’aide.
- AidezMoiSVP.ca : Site internet pour aider les jeunes et leur entourage à faire retirer des images à caractère sexuel sur Internet. Information et conseils pour obtenir du soutien ou soutenir des jeunes qui font face à une situation difficile.
- La cyberviolence sexuelle contre les enfants : Réparer les dégâts (Centre canadien de protection de l’enfance) : Guide pour outiller les parents dont l’enfant a été victime de cyberviolence sexuelle.
Services d’aide
- Cyberaide.ca : Centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet. Pour signaler en ligne ou par téléphone (1 866 658-9022) une situation liée à l’exploitation sexuelle de personnes mineurses. Les signalements susceptibles de nécessiter l’intervention des autorités sont retransmis à l’autorité responsable concernée.
- AidezMoiSVP.ca : Site pour aider les jeunes et leur famille à faire face à un incident d’autoexploitation juvénile ou de cyberintimidation. Information et soutien pour retirer des photos ou des vidéos à caractère sexuel sur Internet.
- Jeunesse, J’écoute : Service national bilingue qui offre du soutien 24h/24 aux jeunes et à leurs proches, quel que soit le problème. Téléphone : 1-800-668-6868 | Texto : textez PARLER ou CONNECT au 686868
Rappel important :
Toute personne qui a des raisons de croire qu’un.e jeune de 18 ans et moins a subi de la maltraitance ou de la violence physique, sexuelle ou émotionnelle, a le devoir de signaler la situation au MCFD. Veuillez consulter : Reporting Child Abuse in BC.
Les références suivantes ont été utilisées pour la rédaction de cet article :
[1] Infographie – L’exploitation sexuelle des enfants en ligne (Gouvernement du Canada)
[2] Guide pour les écoles : Faire face à l’autoexploitation juvénile (Centre canadien de protection de l’enfance)
[3] Feuillet d’information – Sextage et sextorsion (Gouvernement du Canada)
[4] Dangers d’Internet : La sextorsion (Cyberaide.ca)
[5] Dangers d’Internet : La cyberviolence sexuelle (Cyberaide.ca)
[6] Les lois canadiennes (AidezMoiSVP.ca)